Le combat aérien a vu ses bases
jetées lors de la première guerre mondiale... la
seconde guerre mondiale a connu une évolution dans
les engagements du à une chose simple : les
performances des avions... en effet, de combats se
déroulant la majeure partie du temps sur le plan
horizontal nous sommes passés à des combats se
déroulant quasi toujours sur le plan vertical.
Vous aurez déjà compris qu'il va
falloir vous résoudre à appréhender le ciel de
bataille dans sa verticalité. Nous sommes tous en
effet tentés de combattre sur l'horizontalité,
c'est comme ça... les entraînements répétés
doivent être axés sur ces changements
d'habitudes : les avions sont conçus et ont
évolué sur ces bases, et ils
« réclament » ça dans leurs grandes
majorités...
Pourquoi ? Nous allons le
voir, les tactiques individuelles d'engagement
sont divisées en deux : l'offensif et le
défensif. Elles ont pour base la conservation de
l'énergie. C'est la base du combat aérien. Le
souci constant est de garder la supériorité en
vitesse et/ou en altitude.
Il en découle de facto que les
pensées du pilote doivent en premier lieu aller
vers une constante possibilité à répondre aux deux
questions suivantes : 1/ comment transformer
ma vitesse en altitude... 2/ comment transformer
mon altitude en vitesse... de façon adaptée à la
situation pour attaquer ou me dérober.
Autant le préciser de suite, il
est très rarement souhaitable d'utiliser une
tactique offensive en défense et vice versa... Une
autre précision qui loin s'en faut n'est pas
gratuite : ne jamais hésiter à rompre un
combat. On voit très souvent un engagement fait
d'un léger piqué sur la cible suivi par une
poursuite en cercle sur le plan horizontal... et
puis d'un coup, descendu par un tiers...
Le combat ne doit pas
s'éterniser... on vient, on gagne et on s'en va...
si je dois perdre mon avantage à un moment donné
du dog, il faut se replacer et laisser la cible...
si je ne suis pas sûr de mon avantage avant
d'engager, je ne cherche pas le combat, à l'instar
d'Albert... mieux vaut « être et durer »
que « vaincre ou mourir »...
LES MANOEUVRES INDIVIDUELLES
D'ENGAGEMENT - OFFENSIF
La première est l'attaque que
j'appellerais « LE PIQUE
GALLAND »
Adolf Galland a cartonné avec
cette manœuvre... pourquoi pas nous... elle a
aussi le mérite d'être simple... simple dans son
explication à tout le moins... c'est un piqué
réalisé non pas sur la cible comme beaucoup font
mais dans le sillage de ses six... arrivé
légèrement plus bas qu'elle je redresse
doucettement et me retrouve pile dans ses six, en
ressource...
Avec cette manœuvre je surprend
l'adversaire qui n'a quasi aucune chance de me
voir et surtout j'ai conservé l'initiative
préservant mon avantage d'altitude par une
conversion en vitesse. Reste à bien juger tous les
paramètres pour être réglé nickel...
La deuxième attaque proposée
parmi les plus simples est le « YOYO HAUT » Elle
s'utilise quand vous avez une vitesse supérieure à
votre cible... quand l'adversaire coupe par un
« break » (manœuvre défensive vue plus
loin) ou que vous êtes engagé en combat tournoyant
horizontal, vous devez utiliser le yoyo haut...
surtout ne pas ralentir votre course ! !
vous perdriez tout avantage...
La solution réside dans le fait
d'appliquer un virage bien plus large en prenant
de l'altitude... en repiquant vers l'intérieur de
la boucle, vous aurez l'alignement dans les six...
c'est une opération aisée, l'adversaire pouvant
même vous perdre de vue... s'utilise également
très bien en cas de détection suite au piqué
Galland vu ci-dessus...
L'inévitable « IMMELMANN »... cette
figure permet de convertir vitesse en altitude...
c'est simplement une chandelle, pendant la grimpée
prenez le positionnement de sortie, faites un
demi-tonneau en sortie...
A utiliser, si la vitesse le
permet, impérativement après une passe frontale...
vous vous retrouverez plus haut et donc vous
récupérerez par la même l'initiative... un grand
classique...
Autre attaque bien efficace est
un mélange d'Immelmann inversé et de piqué
Galland... C'est le « S
PIQUE »... Vous partez de la même
situation de forte domination d'altitude de la
cible que le Galland mais vous la survolez en la
croisant...
Dans l'exécution rien de plus
simple : passez sur le dos et bouclez vers le
sol... quand votre piqué inversé est terminé, vous
êtes positionné pour attaquer les six de
l'adversaire normalement à merci et à tout le
moins bien surpris... vous voyez que comme dans le
« GALLAND », il s'agit d'une conversion
d'altitude en vitesse pour dominer...
Le « TONNEAU
BARRIQUE » est bien plus dur à
maîtriser... il permet de contrer un break quand
on vole à bord d'un avion ayant un plus faible
taux de virage... un FW190 sur un Yak par
exemple...
Vu la difficulté de la figure,
bien peu l'utilise en simulation... il s'agit de
se mettre en tonneau, puis de virer en prenant
large... un second tonneau inverse doit permettre
de recouper la trajectoire de la cible et de vous
replacer dans ses six... à bon entendeur...
Enfin les « CISEAUX » qui sont une manuvre offensive d'attente et de contre... il s'agit ni plus ni moins que d'enchaîner des virages gauche-droite et haut-bas pour conter principalement des ciseaux utilisés en défensifs... la résultante de cette manip' est un casse tête car tout le monde perd de l'énergie de vitesse...
Utilisé en défense c'est encore
plus problématique à compter qu'il ne faut à aucun
moment perdre de vue les mouvements du chasseur
poursuivant... saisir l'occasion d'un piqué et se
retirer à plein régime n'est pas plus mal... je ne
suis pas fana... c'est en quelque sorte une série
de break en défense mais il faut savoir le faire
pour l'utiliser à bon escient en attaque... le
mieux c'est encore c'est de monter et de le
surplomber pour attaquer à nouveau en piqué quand
il a fini de s'amuser...
LES MANOEUVRES INDIVIDUELLES DE DEGAGEMENT - DEFENSIF
Le « BREAK » de base que
tout le monde pratique instinctivement... virage
serré et brusque à droite ou à gauche...
attention, ce virage permet uniquement de se
soustraire à une menace immédiate... il faut
impérativement l'enchaîner avec une option évasive
exposée ci-dessous et ne pas continuer à virer à
plat... attention à votre vitesse, le break est
très consommateur de vitesse, à plus forte raison
s'il est répété...
A l'inverse du Yoyo Haut pour
l'attaque, nous avons à notre disposition le « YOYO BAS » pour la
défense... aussi facile à réaliser dans l'esprit
que son cousin...
Si j'ai un adversaire dans mes
six, surtout je ne vire pas à plat... par un petit
piqué, tout en conservant mon virage serré, je
vais récupérer de la vitesse... de plus si mon
adversaire est resté à plat, il y a de très forte
chance pour qu'il me dépasse à la remontée...
dingue non ? et autre qualité de cette
figure, contrairement au haut à ne pas user en
défense, le bas peut être combiné au haut en
attaque dans certaines configurations... à vous de
tester...
La « SPIRALE » permet de
brouiller les cartes et de se défaire d'un ennemi
dans les six... mais attention quand et contre qui
vous l'appliquez !
Il vous faut déjà une bonne
vitesse sinon vous allez perdre toute l'énergie...
ensuite l'ennemi qui vous suit doit être
relativement éloigné sinon il vous shootera...
dites vous bien que normalement l'assaillant se
présente avec une vitesse supérieure à la votre
(sinon c'est pas la peine de se fatiguer)... donc
mesurez bien vos actions... l'agresseur ne doit
pas lire de direction précise et donc ne pourra
pas anticiper... a contrario vous devez
impérativement visualiser votre action et savoir
ou vous êtes et où vous comptez aller... en
dessous de 300 km/h, abandonnez cette manœuvre...
c'est l'adversaire qui doit perdre son énergie en
asseyant de vous suivre... s'il est trop lent et
qu'il s'accroche... il est mort... de même
réfléchissez bien quand vous suivez un 109...
.../...
En conclusion je dirais qu' il ne
faut absolument pas faire le raccourci mental du
type « le yak vire plus serré, donc je tourne
à plat plus vite et c'est ok »... on l'a vu
l'attaquant a à sa disposition des variantes pour
se repositionner en bonne situation... donc
attention ! le plus important reste la
vitesse...
Allez toujours au plus vite dans
un combat... d'ailleurs vous le sentez car même si
vous engagez un combat en spirale vous allez
descendre pour au moins maintenir sinon gagner de
la vitesse... par contre l'aspect manœuvrable de
l'appareil est plus déterminant dans l'utilisation
des ciseaux...
NE JAMAIS PERDRE SON ENERGIE,
TOUJOURS AVOIR EN TETE DEUX CHOSES :
COMMENT TRANSFORMER MA
VITESSE EN ALTITUDE
COMMENT TRANSFORMER MON
ALTITUDE EN VITESSE
NE JAMAIS HESITER A ROMPRE UN
DUEL : RESTONS VIVANTS !
Reste à savoir tirer précis au
bon moment et à sentir les situations... c'est
toute la différence entre un as et un
pilote...
-Lupo-